Avec le report de la journée de Premier League en raison du décès de la reine Elizabeth II, Graham Potter fera directement ses premières armes avec Chelsea en Ligue des champions, mercredi (21h00) lors d’un match déjà crucial contre Salzburg.
Défaits 1-0 à Zagreb mardi dernier — un revers qui a coûté son poste d’entraîneur à Thomas Tuchel dès le lendemain, après sept rencontres seulement cette saison –, les Blues doivent l’emporter.
Choix audacieux et intriguant pour remplacer le technicien allemand, Graham Potter s’est fait connaitre sur la scène continentale lors d’un coup d’éclat en battant Arsenal à l’Emirates (2-1) en 16e de finale retour de la Ligue Europa en 2018, alors qu’il entraînait le petit club suédois d’Östersund.
Après une saison à Swansea, Potter s’est bâti une réputation flatteuse en trois saison à Brighton qu’il a laissé 4e de Premier League, une place qui n’a rien d’usurpée, tant les six premières rencontres de la saison avaient été maîtrisées, y compris contre de grosses écuries comme Manchester United (2-1) ou Newcastle (0-0).
– Le « Potterball » à l’assaut de Stamford Bridge –
Avec le report du choc prévu dimanche contre Liverpool, en raison des cérémonies avant les obsèques de la reine, lundi, et la trêve internationale qui se profile, ce match sera donc le seul pour évaluer le technicien avant début octobre.
Mais en dépit du besoin urgent de résultat pour Chelsea et la grande précarité, lors des 20 dernières années, du poste qu’il occupe chez les Blues, Potter garde l’âme d’un bâtisseur, l’esprit tourné vers un travail plus en profondeur.
« C’est le début d’une période réellement excitante, je pense. La nouvelle direction, je l’ai trouvée très, très stimulante et elle m’a beaucoup impressionné, d’abord par les individus et par leur vision pour le club et ce qu’ils veulent y faire », a-t-il expliqué sur le site du club.
Fort d’un contrat de 5 ans, une durée rarissime à ce poste et dans ce type de club, Potter entend bien conquérir Stamford Bridge avec ce jeu fluide, offensif mais rigoureux, connu et admiré dans toute l’Angleterre sous le nom de « Potterball ».
« On peut créer une équipe où les joueurs prennent du plaisir à jouer et qui le transmettent aux supporters. Au bout du compte, la relation la plus importante dans un club, c’est celle entre l’équipe et ses supporters », a-t-il ajouté.
Dans sa disposition, l’équipe qu’alignera Chelsea au coup d’envoi ne devrait pas fondamentalement différer de celles vu sous Tuchel, avec une défense à trois centraux et des pistons très offensifs.
– « La personne avant tout » –
Mais là où Tuchel avait des idées très arrêtées sur le rôle de chaque joueur, Potter devrait davantage encourager la prise d’initiative individuelle.
« Les joueurs doivent se sentir libres de prendre des décisions et de s’exprimer », a-t-il détaillé.
Une révolution tranquille dans les jambes et dans les têtes où se mêlent intimement « des aspects footballistiques et des valeurs humaines ».
C’est sur ce dernier point que Potter se démarquera certainement le plus de son prédécesseur, souvent impitoyable avec ses joueurs et extrêmement rancunier, comme l’a expérimenté Romelu Lukaku, la saison dernière, après une interview plus maladroite que méchante dans un média italien, en janvier.
Titulaire d’un diplôme en « leadership et intelligence émotionnelle », Potter aime à rappeler que les joueurs « sont des humains avant tout ».
« La clé, c’est de les comprendre, ce qui les motive, qui ils sont en tant qu’êtres humains. A partir de là, on trouve un terrain commun et on construit une relation, on communique tous les jours, on bâtit du respect, de la confiance, de l’honnêteté. Mon point de départ, c’est toujours la personne avant tout », a-t-il résumé.
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