Boxe: « Quand je suis sur le ring, je suis chez moi » (Oubaali)

« Peu importe où je me trouve dans le monde. Quand je suis sur le ring, je suis chez moi »: Nordine Oubaali, champion WBC des coqs, est prêt pour « le plus gros combat » de sa carrière face au Philippin Nonito Donaire, « légende des petites catégories », a-t-il dit à l’AFP.
Samedi à Carson, au sud de Los Angeles, le Français mesure l’importance du rendez-vous et l’adversité qui l’attend. A la fois « dans ce carré magique » où, il le martèle, il est chez lui, mais aussi tout autour, dans les tribunes où flottera un parfum de Manille, avec l’imposante communauté philippine qui soutiendra son favori, même s’il ne suscite pas autant de passions que l’idole Manny Pacquiao.
Le Lensois de 34 ans, invaincu en 17 combats, a beau posséder « la plus belle des ceintures », il sait que Donaire est encore au-dessus de lui dans les classements des poids coqs, eut égard à son palmarès et sa longévité (38 ans, 40 victoires, 6 défaites). Entre 2007 et 2019, il a successivement dominé les poids mouches (IBF), coqs (WBC, WBO), super-coqs (IBF, WBO) et plumes (2014).
Initialement, Oubaali devait affronter Donaire en mai 2020, pour sa troisième défense de titre, lui qui, dans la seule année 2019, l’avait ravi à l’Américain Rau’shee Warren à Las Vegas, avant de le conserver aux dépens du Philippin Arthur Villanueva à Nur-Sultan et du Japonais Takuma Inoue à Saitama.
« Ca a été dur à vivre mentalement. On se remet en question, on se demande si la voie qu’on a choisie est la bonne, si ça vaut le coup de rester motivé. Ce qui n’est pas facile quand tu n’as pas d’objectifs. Je m’entraînais, mais pourquoi? Impossible de se projeter. Fincancièrement ça été difficile aussi. Je vis de la boxe, sans ça je ne gagne pas d’argent, or j’ai une famille à nourrir », expose-t-il.
Six mois plus tard, champion de nouveau actif, il se dit « soulagé après toutes ces péripéties », dont la dernière relative à la difficulté d’obtentir un visa pour pouvoir combattre aux Etats-Unis. Ce qui l’a conduit, en désespoir de cause, à demander de l’aide au président Emmanuel Macron, via Twitter.
« Comment se fait-il qu’il n’y ait pas de facilité pour permettre à un boxeur comme moi de combattre à l’étranger? Je suis champion du monde, je représente mon pays, cela aurait dû être une formalité. D’autant que j’avais déjà boxé aux Etats-Unis par le passé. Mon message a eu un effet, mais il n’est pas vraiment venu de France. C’est grâce à la WBC, par le biais de son avocat, que ça s’est débloqué », dit-il.
« Ca fout un peu les boules, mais je boxe pour moi, pour les miens. Mon manque d’impact médiatique tient aussi au fait que mon ancien promoteur ne faisait pas bien son travail et ça m’a fait beaucoup tort. La communication autour de moi n’a pas été très bonne », souligne-t-il.
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