Boxe: Mike Tyson, la vie par chaos

La gloire, la déchéance, la rédemption et le come-back auront rythmé la vie « plus grande que nature » de l’ancienne terreur des lourds Mike Tyson, de retour sur le ring à 54 ans pour une exhibition contre Roy Jones Jr, préparée comme un vrai combat.
« Je veux que le monde voie à quel point je suis grand ». Voilà l’objectif de celui dont l’existence, plus romanesque encore que celle de « Rocky Balboa » au cinéma, a tutoyé les cimes autant que les abîmes et va donc passer par la case « retour », samedi au Staples Center de Los Angeles.
A l’époque, à presque 39 ans, cela faisait effectivement déjà longtemps que « Iron Mike » n’était plus vraiment digne de ce surnom acquis au cours d’une carrière où il fut d’abord le « Kid Dynamite » pour Sports Illustrated, qui en 1985 voyait en lui le prochain grand poids lourd.
Lors du 28e, il lui en faut deux pour terrasser Trevor Berbick et devenir le plus jeune champion du monde de l’histoire dans cette catégorie, à 20 ans, 4 mois, 23 jours.
« J’étais fou, j’avais l’impression d’être un roi barbare parti à la conquête de l’Empire romain », dira-t-il de cette période où il fait également la une des journaux à scandales, entre son divorce d’avec l’actrice Robin Givens, qui l’accuse de violences, et quelques bagarres qui le ramènent à sa condition originelle de petit voyou venu de Brooklyn.
Né le 30 juin 1966 à Brownsville, réputé pour son taux de criminalité, le jeune Michael, élevé par sa mère, n’échappe pas à la rue où il ne fait pas que courir après les pigeons qu’il affectionne.
Délinquant à huit ans, il compte 38 arrestations à treize, moment auquel l’entraîneur de boxe Cus d’Amato le prend sous son aile. Tyson trouve un père spirituel qui cesse pourtant de l’habiter, quatre ans après sa mort, en 1990, lorsque James Buster Douglas lui inflige son premier KO à Tokyo.
La chute est brutale. Deux ans plus tard, il est condamné pour le viol d’une reine de beauté et fait de la prison jusqu’en 1995.
La revanche est tragi-comique: Tyson mord Holyfield aux oreilles jusqu’au sang, des morceaux échouent sur le ring. Il est désormais « l’homme le plus mauvais de la planète » et écope d’une suspension.
En 2002, il échoue à devenir champion du monde sur trois décennies, puni par le Britannique Lennox Lewis. Ruiné, Tyson, qui arbore désormais un tatouage tribal autour de l’œil gauche, stoppe sa carrière en 2005 sur un bilan de 50 victoires (44 KO) et six défaites.
Un âge de raison résultant d’un troisième mariage en 2009, deux semaines seulement après la mort accidentelle d’une de ses sept enfants.
Il fait aussi florès dans le business légal du cannabis et pendant que le Covid-19 sévit, un autre virus finit par le rattraper: celui de la boxe. 
« Parce que j’ai été un sans-abri et que j’ai été accro. Je sais à quel point c’est difficile. Pas tant de gens peuvent y survivre comme je l’ai fait. »

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