Born in Moscow but representing Kazakhstan, Elena Rybakina could be crowned Wimbledon champion on Saturday in a potentially awkward moment for organisers.

Victorieuse samedi à Wimbledon de son premier tournoi du Grand Chelem, en battant Ons Jabeur en finale, Elena Rybakina est une joueuse de caractère, née il y a 23 ans à Moscou et passée en 2018 sous le pavillon du Kazakhstan, son pays d’adoption.
En l’absence des joueuses et joueurs russes et bélarusses, privés de Wimbledon en réaction à l’invasion de l’Ukraine, elle est allée au bout de son rêve. Cette finale avait pourtant mal débuté, la Tunisienne, numéro 2 mondiale, prenant le premier set 6-3 sans trembler le moins du monde.
Mais la 23e joueuse mondiale, qui promène son assurance depuis deux semaines sur les courts du All England Lawn Tennis Club, a su renverser la tendance et empocher les deux derniers sets 6-2, 6-2. De retour de blessure et de pépins de santé qui ont entravé sa préparation sur l’herbe, elle a confié durant la quinzaine londonienne n’avoir rien à perdre et avoir abordé Wimbledon « plus détendue ».
Son relâchement sur le terrain a eu raison successivement de Coco Vandeweghe, Bianca Andreescu (lauréate de l’US Open 2019), puis Qinwen Zheng, Petra Martic, Ajla Tomljanovic, seule joueuse à lui avoir pris un set avant Jabeur samedi en finale, et Simona Halep, lauréate 2019, en demi-finale.
« Je pense avoir un jeu pour aller loin dans les tournois du Grand Chelem. Et je crois qu’un jour j’en gagnerai un », a proclamé celle qui offre à son pays d’adoption un premier succès dans un des quatre tournois majeurs du circuit.
– « J’ai un don » –
Rybakina a commencé le tennis dans des clubs de Moscou et a même été entraînée par l’un des pionniers de la discipline en URSS, Andrey Chesnokov, avant de devenir N.3 mondiale chez les juniors.
Mais alors qu’elle commençait à se faire un nom sur le circuit, elle a pris la nationalité kazakhe en 2018, attirée par le soutien financier de la  fédération locale présidée par le richissime Bulat Outemouratov (3,5 milliards de dollars de fortune personnelle, selon le magazine Forbes). 
« Je joue pour le Kazakhstan depuis longtemps. Je suis vraiment heureuse de représenter ce pays », a-t-elle souligné après son succès en demi-finale face à Halep. Et elle a pris soin de rappeler qu’elle s’entraînait en Slovaquie et à Dubaï lorsqu’elle ne participe pas à des tournois.
« Je ne vis nulle part », a-t-elle même dû insister face aux questions un peu trop insistantes des journalistes britanniques sur ses origines russes. 
Sa grande taille (1m84) fait de son service une arme redoutable. « J’ai un don », avait-elle dit après sa victoire en huitième de finale contre Martic sur le Court N.1, où un de ses services a été flashé à 196 km/h.
Lors des six matches qui l’ont menée en finale, Rybakina avait servi 49 aces et le pourcentage de ses services gagnants sur première balle était à 51%.
« Je ne me compare jamais à quelqu’un d’autre. Je sais que j’ai ce don. Je suis grande et je joue vraiment vite. Sans effort. Sans avoir besoin de travailler dans la salle de gym. C’est mon arme, alors j’essaie de m’en servir le plus possible », explique Rybakina.
– Pas un cas isolé –
Elle n’est pas la seule Kazakhe du circuit international à avoir des origines russes. Yulia Putintseva, actuellement 33e mondiale, quart de finaliste à Roland-Garros en 2016 et 2018, puis de l’US Open 2020, est aussi née à Moscou. 
Idem sur le circuit masculin: les trois meilleurs Kazakhs, Alexander Bublik (38e) – qui a atteint pour la première fois le troisième tour de Wimbledon cette année -, Mikhail Kukushkin (164e) et Dmitry Popko (195e), sont tous nés en Russie. 
Kukushkin, 34 ans, 164e mondial, est d’ailleurs l’un des premiers à avoir pris la nationalité kazakhe, dès 2008: « À cette époque j’étais environ 150e mondial et je luttais, a-t-il expliqué. Malheureusement en Russie personne ne s’est intéressé à moi. Le Kazakhstan est venu et m’a fourni tout ce dont j’avais besoin ».
Avec cette victoire de Rybakina à Wimbledon, un nouveau pays inscrit donc son nom au palmarès du tennis mondial. De quoi inspirer peut-être d’autres athlètes russes privé(e)s jusqu’à nouvel ordre de compétition, qu’il s’agisse de tennis ou d’autres sports, pour cause de guerre en Ukraine.  
dj-dlo/hpa/ll/jde

La Kazakhe Elena Rybakina lors de sa finale victorieuse à Wimbledon, le 9 juillet 2022

La Kazakhe Elena Rybakina lors de sa finale victorieuse à Wimbledon, le 9 juillet 2022

La Kazakhe Elena Rybakina au service lors de sa finale victorieuse à Wimbledon, le 9 juillet 2022

La Kazakhe Elena Rybakina au service lors de sa finale victorieuse à Wimbledon, le 9 juillet 2022

Elena Rybakina, victorieuse de Wimbledon 2022

Elena Rybakina, victorieuse de Wimbledon 2022

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