Avec la vente de Williams, une page de la Formule 1 se tourne

En se vendant à un fonds privé américain, l’écurie de Formule 1 Williams tourne la page de son passé lié à l’histoire des « garagistes » et à la rivalité qui les a longtemps opposé aux grandes marques et constructeurs qui dominent aujourd’hui la discipline.
Surtout Britanniques, ces « garagistes »  –l’épithète que leur donnait peu aimablement Enzo Ferrari– ont fait les grandes heures de la F1 pendant plus de quarante ans à compter du début des années 1960. Parmi eux, des grands noms comme Lotus et Tyrrell ont disparu malgré leur riche palmarès.
La situation de l’écurie qu’il a fondée en 1977 était devenue trop critique pour lui permettre de survivre davantage dans le milieu ultra-compétitif et demandant d’énormes moyens financiers de la F1.
Ironiquement, c’est au moment où la F1 engage une réforme en profondeur pour permettre aux « petites » écuries de redevenir compétitives que Williams se voit obligée de se tourner vers un partenaire financier pour assurer son avenir.
La réduction des budgets de fonctionnement des écuries va entrer en vigueur en 2021 avec un premier plafond à 145 millions de dollars qui sera ensuite progressivement abaissé à 135 millions. Les « Accords Concorde », entérinés par les dix écuries du plateau mercredi, vont eux davantage favoriser les écuries de second plan dans la répartition des revenus du sport.
La chasse aux sponsors était devenue chaque année un exercice périlleux et la pandémie de coronavirus avec la baisse des revenus publicitaires qu’elle a entrainée a mis l’écurie de Sir Frank au bord du gouffre.
– Identité conservée –
Si Lotus et Tyrrell n’ont pas connu le 21e siècle, ou à peine, d’autres noms de « garagistes » survivent encore aujourd’hui, comme McLaren. Mais cette écurie, dont la création remonte à 1963, a cessé d’en être un dans les années 1980 sous l’impulsion de son propriétaire d’alors, Ron Dennis.
Comme l’illustre actuellement le litige autour des pièces qui auraient été copiées par l’écurie Racing Point du milliardaire canadien Lawrence Stroll sur la Mercedes championne du monde l’an dernier, il devient de plus en plus difficile pour les écuries de taille moyenne de continuer à concevoir et fabriquer leurs propres pièces.
Une obstination qui coûte cher et que Dorilton Capital pourrait bien reconsidérer pour réduire les coûts de fonctionnement de sa nouvelle acquisition.

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